Béton, bois et terre cuite pour la tour E3C2

 

À Toulouse, dans l’écoquartier mixte de la Cartoucherie, Wood’Art-La Canopée, construit sur un ancien site industriel sur la rive gauche de la Garonne, est un complexe composé d’une tour d’hôtel de dix niveaux (30 m de hauteur) et de deux complexes résidentiels composés à 76 % de bois. L’ensemble, érigé sur une parcelle située à côté des anciennes halles, représente, à ce jour en France, l’un des plus importants projets grande hauteur édifié en bois. Ce complexe au E3C2 du label E+C- n’est pas qu’un démonstrateur, ce modèle constructif innovant a été aussi pensé pour être reproductible.

  • Maîtrise d’ouvrage : Icade ;
  • Patrimoine ; Eklo ; Gotham ; Oppidéa
  • Maîtrise d’œuvre : Dietrich Untertrifaller Architekten ; Seuil architecture
  • BET structure : Terrell
  • Entreprise générale : Maître Cube

 

Béton, bois et terre cuite pour la tour E3C2

Photo : Les Yeux Carrés/Terreal

Photo : Les Yeux Carrés/Terreal

 

 

 

Philippe Bontemps, responsable R&D, bois et bas carbone du bureau d’études Terrell

« Il a fallu relever de nombreux défis techniques : la maîtrise de la sécurité incendie, la stabilisation des tours ou encore l’étanchéité à l’eau font partie des sujets qui nous ont beaucoup mobilisés. Car nous disposions de peu de références réglementaires sur lesquelles nous appuyer pour mener à bien ce projet bois. À titre d’exemple, lors de la conception en 2017, le DTU 31-4 qui encadre la mise en œuvre des façades à ossature bois n’existait pas encore. »

1/ Enveloppe préfabriquée

Développés selon le principe du bon matériau au bon endroit, les bâtiments sont composés d’un noyau de circulation en béton, tandis que la superstructure est en bois, avec des murs et planchers porteurs en CLT et des façades non porteuses en murs à ossature bois. Les façades comprenant l’ossature, l’isolant, les menuiseries et la vêture sont assemblées en atelier avant d’être livrées sur site. Avantages : qualité et rapidité d’exécution, nuisances limitées, réduction des déchets…

2/ Vêture terre cuite

Pour la peau des bâtiments, les concepteurs ont retenu un système bardage terre cuite de Terreal (Maestral Slim standard et crénelé teintes rouge, sable et sienne). Ce choix, d’abord architectural et esthétique, répond à la démarche vertueuse du projet : « Le curseur a été mis sur la pérennité des bâtiments, avec la volonté de limiter la maintenance et d’éviter le remplacement d’éléments de bardage, ce qui aurait un impact CO2. Nous avons pris en compte le bilan carbone global du projet et pas seulement lors de sa construction. Avec la terre cuite, nous avons retenu un matériau capable de résister au temps et de protéger l’enveloppe bois », résume Philippe Goncalves, de l’agence Seuil Architecture.

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