Douglas : du plant à l’arbre ! – 3e Assises nationales du Douglas

Douglas : du plant à l’arbre ! – 3e Assises nationales du Douglas

Intervenant : Nicolas Bilot, responsable Recherche et Développement Innovation, Groupe Coopération Forestière Nicolas Bilot : "RDI pour Recherche Développement Innovation… et le Groupe Coopération Forestière est la coopérative des coopératives forestières qui correspond aux propriétaires forestiers qui se regroupent pour vendre du bois, embaucher des gestionnaires, etc. Les coopératives et leurs partenaires ont voulu lancer conjointement (nous sommes partenaires avec GCF) un projet de recherche sur toutes les étapes de production du Douglas, du plant à l'arbre. Le projet s'appelle "Douglas : du plant à l'arbre !". Cinq coopératives et cinq partenaires des centres techniques et industriels sont impliquées dans ce projet. L'objectif de cette recherche est d'améliorer toutes les phases de la production d'un Douglas selon cinq axes :  Pour le plant, chaque fois, on cherche à améliorer le processus, la tâche de façon à améliorer, à gagner en économie, mais aussi de façon à ce que, socialement, cela soit mieux accepté par les opérateurs et le reste de la société. Puis, sur le plan environnemental, que ce soit plus vertueux. Pour ce qui est de produire des plants, on axe beaucoup sur le godet. Il permet de produire des plants plus rapidement et ça favorise la croissance du jeune plant. On est dans l'innovation, c'est une invention que l'on adopte et, depuis les coopératives qui sont les opérateurs de terrain, l'idée est de favoriser l'adoption.  Puis il y a le sol, qu'il faut travailler pour le préparer à recevoir le plant dans les meilleures conditions pour le plant et pour le travailleur. Dans la préparation de ce sol, il faut rendre la parcelle favorable donc décompacter le sol si besoin, puis dégager un petit peu l'endroit où le planteur va travailler. L'idée aujourd'hui est de moins perturber le sol – tassement, retournement – et de travailler légèrement le sol pour permettre la reprise du plant et le passage du planteur.  La troisième étape est la plantation qui, pour le moment, se fait avec un opérateur qui donne un coup de pioche et met son plant en terre. C'est une opération éprouvante pour l'opérateur, que l'on peut améliorer par la cadence et la qualité de travail : par exemple, il existe des cannes à planter le pin maritime qui ne sont pas adaptées au Douglas. Donc, là encore, on reprend quelque chose qui existe et on l'adapte pour que le Douglas puisse en profiter. Il y a aussi cette deuxième solution possible : la planteuse de moyenne capacité.  Le quatrième axe de recherche, on a mis l'arbre en terre. Il s'agit maintenant qu'il pousse. Un arbre tout jeune n'est pas très haut et il se fait rapidement dépasser par la fougère, la ronce, tout type de végétation qui va lui faire de l'ombre. Il y a des travaux de dégagement qui se font à la débroussailleuse, pénibles et chronophages. On cherche donc à mécaniser, voire robotiser cette tâche afin de faciliter le travail de l'opérateur et d'améliorer le rendement.  La dernière innovation concerne l'élagage : le plant est sorti de sa végétation. Il s'agit de produire du bois de qualité. On a vu que, dans les étapes d'avant, on a réussi à réduire les coûts de production. Maintenant, il va falloir augmenter la VA de notre bois afin de rendre toute la production encore plus compétitive. Aujourd'hui, élaguer un arbre, c'est avoir une grande perche avec une scie et aller scier jusqu'à 6 à 8 mètres de hauteur, encore quelque chose d'éprouvant. Depuis quelques décennies, on essaye de développer des robots élagueurs, voire des "singes élagueurs" puisque ce sont des petits appareils censés monter et découper les branches. Jusqu'à maintenant, le succès réel n'est pas au rendez-vous, soit parce que l'appareil est trop lourd, soit parce qu'il n'est pas assez rentable, ou trop difficile à manipuler... Compte tenu de tous les essais, on a l'ambition d'aller jusqu'au bout des raisonnements et de faire aboutir cette innovation.  Le plan de recherche débuté le 6 décembre 2017 est fixé à 3 ans. Nous sommes donc au début des étapes, on n'a pas encore de résultats forts à vous présenter, mais les premières avancées."