Forêt française sous-exploitée : un risque d’envol des constructions en bois importées pour Jean-Marie Ballu

Jean-Marie Ballu, ingénieur général honoraire des Ponts des Eaux et des Forêts, a donné une conférence le 12 octobre 2017 auprès de l’AFEF, Association Française des Eaux et Forêt, autour des possibilités futures d’approvisionnement en bois dans la filière construction. Le titre de son discours est éloquent : « Un paradoxe français, une forêt sous-exploitée et un risque d’envol des constructions en bois importés ». Résumé…

Alors que la forêt française est majoritairement feuillue (72 %), la récolte de bois d’œuvre feuillu n’est que de 26 %, et les sciages feuillus régressent à 1,3 millions de m3 (17 % des sciages), celle de résineux, atteint 74 %, et les sciages dépassent 8 millions de m3 soit 83 % de nos sciages (sur 28 % de surface). Le quasi arrêt des plantations de résineux, surtout depuis la disparition en 2000 du Fonds Forestier National, prépare un trou de production dans une trentaine d’années, une forte chute prévisible de l’approvisionnement en résineux français en 2050. Planter aujourd’hui, (c’est urgent) donnera seulement en 2050 les douglas de 35 ans demandés par la profession. Aujourd’hui, la filière forêt-bois française pourrait répondre en volume, aux besoins générés par la hausse de la demande de la construction en bois mais pas seulement en essences résineuses, celles actuellement demandées par la construction. Une hausse des importations est prévisible. Les industriels de la construction, avec l’aide des chercheurs, pourraient réapprendre à utiliser des feuillus et décider de recourir plus à l’utilisation du bois feuillu largement disponible. Même de très modernes CLT pour planchers et parois des immeubles de grande hauteur, commencent à être fait en hêtre et non plus en résineux habituels.

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