Immeuble bas carbone en bois et terre cuite

A Toulouse, cette opération de grande envergure, composée notamment d’une tour de 30 mètres en R+10 : le complexe immobilier Wood’Art / La Canopée, signé Dietrich | Untertrifaller Architectes en collaboration avec Seuil Architecture, en R+10 (31 mètres de haut) réalisée à 76% bois (ossature et plancher) représente l’un des plus importants projets grande hauteur édifié en bois à ce jour en France. Initié par ADIVBOIS et opéré par OPPIDEA, ce complexe immobilier ultra performant au plan environnemental ne constitue pas uniquement une démonstration technique : son modèle constructif innovant réunit tous les ingrédients pour être reproductible. Construit sur 100% de sa parcelle, ce projet aux volumes compacts aurait pu laisser craindre une massivité écrasante et brutale. Grâce à l’imagination débordante de ses concepteurs, c’est au contraire avec une légèreté déconcertante et une fantaisie savamment dosée que l’opération s’inscrit dans son environnement. Une prouesse architecturale obtenue à travers un ingénieux jeu de découpage et d’épannelage des bâtiments en R+5, R+8 et R+10, ainsi qu’à une audacieuse écriture en façade. “Nous avons imaginé une seconde peau de lamelles de terre cuite qui apporte un effet rassurant, enveloppant, protecteur en même temps qu’elle offre une image vivante et vibrante aux bâtiments”, explique l’architecte autrichien Michael Untertrifaller. “La terre cuite collait parfaitement à la variation que nous recherchions”, ajoute Philippe Goncalves de Seuil Architecture. “Il a fallu relever de nombreux défis techniques, se souvient Philippe Bontemps, responsable R&D, bois et bas carbone au bureau d’étude Terrell. La maîtrise de la sécurité incendie, la stabilisation des tours ou encore l’étanchéité à l’eau font partie des sujets qui nous ont beaucoup mobilisés.” Car il y a peu de références réglementaires sur lesquelles s’appuyer pour mener à bien ce projet bois XXL très novateur. “A titre d’exemple, lors de la conception en 2017, le DTU 31-4 qui encadre la mise en œuvre des façades à ossature bois n’existait pas encore”, indique l’ingénieur. Il a donc été nécessaire de multiplier les avis de chantier. ”Terreal a été identifié très tôt dans le projet, dès la phase concours afin de pré-valider les hypothèses techniques, notamment sur la mise en œuvre des panneaux de terre cuite en façade qui dépassent les hauteurs réglementaires.”