Logiciels CFAO : simplification et efficience en marche

Les éditeurs des logiciels de construction bois ne se contentent plus de fournir à leurs clients uniquement les moyens permettant d’automatiser les process de conception et de fabrication des éléments d’un bâtiment. La digitalisation qui devient omniprésente dans l’organisation de l’entreprise promet de réaliser des économies de différentes natures et d’augmenter la productivité.

Traditionnellement, les logiciels de construction bois sont perçus comme des outils qui servent d’abord à réaliser et éditer des plans d’un ouvrage, puis à configurer les pièces nécessaires et leurs assemblages grâce aux données contenues dans les bibliothèques et ensuite à envoyer ces informations vers les machines qui les fabriquent. Par ailleurs, la fonction de CAO 2D et 3D offre la possibilité de visualiser de façon réaliste le projet sous différents angles. Aujourd’hui, les éditeurs de logiciels essaient d’une part de rendre plus simple le maniement de ces outils et d’autre part d’y ajouter des modules dont les fonctionnalités vont au-delà de l’acte de conception-fabrication.

Passer du fond blanc à un environnement plus sombre peut réduire la fatigue oculaire.
Doc. : Dietrich’s

Aller à l’essentiel

« L’ergonomie et la simplicité font partie de nos préoccupations depuis des années, affirme Yvon Sebesi, directeur commercial de Dietrich’s France. Nous sommes le seul éditeur de logiciels dans la construction bois à avoir des outils à la fois de CFAO et de calcul, alors que nos concurrents font des interfaces avec des logiciels de calcul édités par des partenaires externes. On livre des versions entièrement paramétrées, avec des bibliothèques complètes de murs de différents types, de planchers, de chevrons… pour que les utilisateurs puissent travailler tout de suite. Notre catalogue contient plus de 18 000 références – des produits génériques ou des produits de fabricants. Nous avons des partenariats avec des industriels pour effectuer régulièrement des mises à jour. » La simplification de travail passe aussi par des boîtes de dialogue réduites par l’utilisateur aux seuls paramètres habituellement modifiés, ce qui évite la relecture de tous les paramètres. Même le confort de la lecture devient un enjeu : pour éviter la fatigue oculaire chez les utilisateurs travaillant devant l’écran à plein temps, l’éditeur propose des environnements plus sombres que l’environnement standard sur fond blanc. « Pour faciliter le paramétrage de certains outils, nous proposons des aperçus dynamiques, soit l’affichage instantané du résultat du changement d’un paramètre, ajoute Yvon Sebesi. Ceci concerne en particulier notre module “Profil” – coupe préliminaire à la modélisation d’un bâtiment 3D – et notre éditeur COB. »

La simplification du travail de l’utilisateur passe notamment par la réduction du nombre de paramètres affichés dans les boîtes de dialogue et par l’aperçu dynamique (affichage instantané des résultats du changement d’un paramètre).
Doc. : Dietrich’s

Optimiser !

Au-delà des préoccupations liées à la conception et à la fabrication d’éléments de structure, les éditeurs de logiciels prennent également en compte d’autres problématiques liées notamment au transport de ces derniers sur le chantier et à l’économie de la matière première, sujet devenu particulièrement important ces dernières années. Optimiser est le mot d’ordre chez Cadwork avec déjà deux solutions spécialement dédiées aux constructeurs bois. La première, le logiciel Optipanneaux, a été présentée aux dernières éditions des salons Batimat et Eurobois. Il s’agit d’une méthode de découpe rationnelle de panneaux, en quatre étapes. On commence par définir toutes les dimensions commerciales en provenance du fournisseur. Ensuite il suffit d’ajouter la liste de panneaux à tailler pour que le logiciel se charge de trouver la meilleure façon de produire les pièces en minimisant les chutes tout en suivant les paramètres d’épaisseur de coupe et d’affranchissement. Si l’utilisateur indique la largeur minimale à partir de laquelle les chutes peuvent être réutilisées, le logiciel remettra les pièces concernées en stock pour les débits qui seront réalisés plus tard. La seconde solution, le logiciel Opticargo, permet d’optimiser le chargement de camions et de réduire les coûts de transport. Présenté en 2021, l’outil a été développé à la demande des professionnels qui sont confrontés en permanence aux problèmes de gestion de livraisons. « On part d’un ordre de pose, explique Denis Roblin, directeur vente France chez Cadwork 04. Il est essentiel de livrer les bons éléments au bon moment, d’essayer d’optimiser le nombre de rotations de camions entre les ateliers et le chantier – il y a des coûts qui sont assez importants en jeu. » En pratique, il suffit de définir des zones de chargement correspondant à différents conteneurs et remorques, en indiquant les dimensions maximales de paquets à ne pas dépasser ou les palettes standard à utiliser pour regrouper les pièces. L’application offre plusieurs fonctionnalités : groupes de priorité permettant le tri des éléments à charger selon leur destination, spécification de restrictions pour le positionnement des éléments à charger, insertion directe d’éléments à partir d’un fichier MS Excel, création de rapports à imprimer à partir du plan de chargement visualisé… Chez Dietrich’s, le module « Préparation du chargement » est disponible depuis novembre 2020 avec la version 21 du logiciel.

Le processus de planification du chargement des camions avec un logiciel spécialisé garantit d’importantes économies en termes de temps et de coût.
Doc. : Cadwork

Les formations s’adaptent au contexte

Avec la pandémie de Covid-19, les formations délivrées par les éditeurs de logiciels sous forme de webinaires ont connu un développement rapide, mais ce n’est pas la seule raison. Plus flexible, ce type de prestation est de plus en plus apprécié par les entreprises. Pour les formations en présentiel, chaque éditeur (Cadwork, Sema, Dietrich’s…) dispose de centres de formation et propose également d’organiser des sessions directement chez le client. Les deux formules peuvent être personnalisées, permettant d’exploiter les systèmes de façon parfaitement adaptée à l’activité et à la structure de l’entreprise. Outre les formules avec un formateur, à distance ou en présentiel, on peut également choisir les autoformations sous forme de vidéos, utiles notamment pour découvrir les ajouts dans de nouvelles versions des logiciels.

Cet article est extrait de Wood Surfer n°124 > Consulter la version numérique <