Selon l’une des nombreuses définitions, le bâtiment dit « durable » est sobre en ressources, de la conception à l’exploitation, puis à la déconstruction. Recourir à la préfabrication n’est pas la seule façon d’atteindre ces objectifs, mais il ne fait aucun doute que la démarche va se généraliser, et ce, parmi différentes techniques constructives.
Faut-il encore présenter les avantages de la préfabrication dans le secteur de la construction ? Si pendant longtemps le terme « préfabriqué » avait une connotation péjorative en cantonnant les bâtiments construits de cette façon dans les catégories « bas de gamme » ou « provisoires », aujourd’hui la donne a changé. La fabrication hors site est devenue une méthode parfaitement rationnelle, prônée par la RE 2020, car permettant de réduire l’impact environnemental de la construction sur chantier. N’oublions pas que cette dernière est une des étapes les plus énergivores, génératrice de déchets et consommatrice d’eau.
C’est pourquoi même la filière humide recourt de plus en plus souvent aux procédés de préfabrication et d’industrialisation, notamment pour la réalisation des façades. C’est le cas à Gentilly, sur le chantier de l’écocampus « Six Degrés », où les ambitions environnementales du projet ont incité les intervenants à mettre en œuvre un ensemble de méthodes de construction bas carbone. La rencontre entre les systèmes constructifs préfabriqués en béton bas carbone et en bois a été minutieusement préparée pour simplifier la mise en œuvre de chaque séquence et rendre le planning de chantier plus souple. Un véritable exploit réalisé sur un terrain présentant des difficultés techniques considérables.
Anna Ader
Cet article est extrait de Wood Surfer n°138, disponible en version numérique