RE 2020 : la filière bois appelle des critères plus ambitieux pour la neutralité carbone

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En l’état actuel des travaux préparatoires de la RE 2020, les certitudes manquent sur son niveau réel d’ambition carbone. La filière forêt-bois demande qu’elle impose des objectifs clairs de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre. Ceux-ci doivent être traduits par des seuils réglementaires cohérents avec l’objectif de neutralité carbone à 2050 en matière d’impact global et d’exigences de stockage de carbone. Il s’agit d’éviter que l’écart se creuse avec les pays voisins de la France, déjà en avance dans le domaine des constructions en bois. Une utilisation accrue du bois et des matériaux biosourcés est la seule solution crédible pour diminuer les émissions carbone. Ils séquestrent et stockent du carbone biogénique et se substituent à des matériaux émetteurs de carbone. Ils sont renouvelables, pourvoyeurs d’emplois non délocalisables et issus pour une part importante d’une forêt française gérée raisonnablement et durablement. La filière forêt-bois française est en capacité de répondre à cette hausse de la demande, bénéfique pour l’ensemble de l’économie de la France. En outre, l’utilisation des matériaux bois et biosourcés dans le bâtiment n’engendre, dans une très large majorité des cas, aucune augmentation des coûts de la construction. Pour être à la hauteur des circonstances, la RE2020 doit donc efficacement inciter leur utilisation au moyen de critères carbone objectifs traduits dans des seuils réglementaires et, pour son calendrier, avec une ambition marquée dès 2021 puis des exigences graduellement renforcées tous les trois ans. Retenir la méthode d’une ACV dynamique pour le calcul des émissions de gaz à effets de serre des produits de construction est une première nécessité, mais sans l’intégration dans le décret de seuils significatifs de stockage du carbone dans les matériaux, cette avancée restera vaine.