Construction bois, conception bioclimatique des bâtiments, gestion des eaux pluviales, démarche d’économie circulaire… Le projet Empreintes, mené par le groupement Pichet-Legendre, incarne une nouvelle vision de l’urbanisme au sein de l’écoquartier fluvial de l’Île-Saint-Denis. Une visite de chantier, organisée le 9 mai dernier par France Bois 2024, a mis en valeur les synergies développées entre tous les intervenants de l’opération.
Construit sur le site des anciens entrepôts du Printemps et des Galeries Lafayette, inoccupés depuis 2004, l’écoquartier fluvial est conçu comme un écosystème urbain intégré, assurant un grand nombre de fonctions et reposant sur trois principes fondamentaux : la conception réversible des bâtiments, des procédés constructifs innovants et performants, l’excellence environnementale des matériaux et en particulier du bois. Destinée à accueillir et loger 2 700 athlètes et officiels durant les compétitions sportives de 2024, l’opération comptant en tout 47 600 m2 SDP, comprendra également des bureaux, des espaces de stockage, des salles dédiées aux réunions ou à la récupération. Le quartier entrera ensuite dans la phase « Héritage » pour devenir un nouveau lieu de vie composé de 331 logements, deux immeubles de bureaux, un pôle de loisirs nautiques, une Cité des arts et de la culture, un hôtel de 140 chambres, une résidence étudiante de 142 chambres, des commerces et activités en pied d’immeubles.
Le projet Empreintes est constitué de 22 bâtiments organisés autour d’espaces publics aménagés par Plaine Commune Développement.
Doc. : PPX
S’appuyer sur de bonnes bases
« L’écoquartier est un projet historique lancé par les collectivités en 2009, rappelle Elsa Paillard, directrice adjointe de l’aménagement de Plaine Commune Développement, maître d’ouvrage de l’opération. La première part – plus de 300 logements – a été livrée en 2017 et les habitants ont commencé à investir ce nouveau quartier en 2018. La candidature aux JO 2024 a fait ajouter de nouvelles ambitions à des bases qui existaient déjà. La réflexion sur la réduction de l’empreinte carbone grâce à l’utilisation du bois dans la construction faisait déjà partie de cette première phase. Depuis, la réglementation a évolué, mais cette démarche est dans l’ADN de l’écoquartier. Nous nous sommes renforcés en termes d’ambitions environnementales en amenant, par exemple, les matériaux pour certains chantiers par voie fluviale et en exploitant le côté insulaire du quartier. » Effectivement, conçu comme quartier sans voitures et équipé de centrales de mobilité à ses portes, le projet Empreintes est organisé autour d’espaces publics importants constituant plus de 60 % de sa surface : voies piétonnes, un parc de deux hectares, la place de la Batellerie… Il comprend différentes typologies de logements, avec des bâtiments de quatre étages maximum et le petit bras de Seine qui va être « un lieu de biodiversité et d’animation ».
Axonométrie de l’îlot PB.
Doc. : groupement Pichet-Legendre
Le bois dans la ville
Dans cet écoquartier, le bois se taille une belle part en représentant 45 % de matériaux de construction soit 9 215 m3 de bois structurel et 10 066 m2 de poteaux/poutres/façades et planchers. Ainsi, 16 bâtiments sur 22 sont réalisés en structure bois et/ou murs à ossature bois. Parmi les procédés constructifs, on peut citer les panneaux CLT, le concept bois-béton, modules 3D préfabriqués bois, façades en ossature bois porteuses ou non porteuses.
La totalité du bois utilisé provient de forêts gérées durablement (PEFC ou FSC) et 30 % de cet approvisionnement est issus des forêts françaises, conformément aux prescriptions de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo). « Le 31 décembre de cette année, tous les bâtiments du village doivent être livrés avec réserves, ce qui permettra de lever les réserves au début de l’année prochaine et de passer les clés à JO Paris 2024 en mars, rappelle Antoine du Souich, directeur de la stratégie et de l’innovation de la Solideo.
Chaque livraison fera l’objet d’un retour complet sur l’ensemble des ambitions : réduction de l’empreinte carbone, adaptation au changement climatique et résilience, économie circulaire… L’utilisation du bois et sa massification dans la construction fait clairement partie des objectifs de l’excellence environnementale fixés pour l’organisation des JOP 2024. ».
Anna Ader
Les acteurs du projet Supervision :
- La Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo)
- Maître d’ouvrage-aménageur : SEM Plaine Commune Développement
- Promoteur : groupement Pichet – Legendre Architectes :
- PPX Petitdidier Prioux, architecte coordonnateur de l’îlot PB et architecte des lots PB9 et PB8
- NZI Architectes, architecte du lot PB10
- EGA – Erik Giudice Architecture – architecte du lot PE2
L’ensemble du magazine Wood Surfer 132 est à retrouver sur la plateforme Calameo.