Verre collé sur châssis bois : fenêtre de demain ?

Après avoir mené différentes études sur la faisabilité technique du vitrage collé sur châssis bois, FCBA a lancé, le 9 octobre dernier, lors de la journée technique Menuiseries extérieures bois à Paris, un appel à manifestation d’intérêt LumiVec, en collaboration avec le SFJF et Ginger-CEBTP. Une opportunité pour les fabricants de fenêtres d’élargir leur offre à une technologie innovante, mettant au diapason la menuiserie bois et les tendances du marché.

Selon les auteurs du projet, la technologie de vitrage collé (VEC, VPC) offre des avantages techniques majeurs : clair-de-vitre maximal, design moderne et ouvrant caché, finesse du cadre et performances thermo-optiques optimales. De bonnes raisons qui pourraient permettre aux fabricants de fenêtres bois de se positionner sur les secteurs jusqu’à maintenant pratiquement monopolisés par les menuiseries aluminium.

LumiVec est labellisé par le Pôle de compétivité Xylofutur, et les études techniques ont bénéficié du soutien financier du Codifab et du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine. Tous les fabricants et concepteurs français de menuiseries extérieures et les entreprises concernées par la thématique du collage peuvent participer à l’AMI, en se déclarant jusqu’au 31 décembre 2018. La réunion de lancement LumiVec se tiendra le 7 février 2019 à FCBA Bordeaux.

En savoir plus sur l’AMI LumiVec : 

Pour connaître toutes les modalités du transfert, rendez-vous sur : https://www.fcba.fr/actualite/lumivec-la-fenetre-bois-made-fcba

 

Trois questions à Marc Sigrist, ingénieur menuiserie, pilote du projet LumiVec à FCBA.

Anna Ader – Woodsurfer : Quelles raisons vous ont amenés à travailler sur ce projet ?

Marc Sigrist – Les menuisiers bois nous sollicitent depuis un certain temps pour savoir s’ils pourraient utiliser cette technologie, connue depuis quelques années et utilisée principalement en façade aluminium, directement sur support bois. Actuellement, il n’existe aucun référentiel au niveau européen ou français sur l’évaluation de cette technique. En comparaison avec l’aluminium, le support bois réagit plus aux phénomènes de variation d’humidité, de température, des UV…
En 2010, nous avons commencé à travailler sur un protocole d’essai afin de vérifier si les mastics utilisés pour l’aluminium étaient aussi performants sur support bois. Nous avons testé différents types de produits déjà commercialisés sur le marché, et il s’est avéré que l’on arrivait au même niveau de performances.
Ensuite, cet été, LumiVec a été mis en œuvre sur un chantier à Mérignac, en partenariat avec l’entreprise de menuiserie Nieto et le fabricant de mastic Sika. Différents types d’ouverture ont été testés auparavant dans nos laboratoires : à l’italienne, coulissants à déboîtement, oscillo-battants et même portes d’entrée.
Après avoir vérifié la faisabilité technique de cette technologie et des moyens d’évaluation pour en pérenniser la maîtrise, FCBA a obtenu le soutien du Codifab et des organisations professionnelles (UFME, UMB-FFB et Capeb) pour lancer cet appel à manifestation d’intérêt à l’attention de l’ensemble des fabricants de fenêtres.

En travaillant, au départ, sur des fenêtres uniquement, nous voulons mettre le pied à l’étrier avec des produits qui présentent des surfaces vitrées limitées avec moins de risque en termes de technologies. Plus tard, le concept pourra être élargi aux façades – sujet qui intéresse vivement les architectes.

Quelles entreprises sont concernées ?

L’AMI s’adresse à tous les types d’entreprises, de la TPE aux structures de taille industrielle. Deux possibilités existent : soit une gamme spécifique à l’entreprise, soit une gamme générique. La seconde option permet aux professionnels qui n’ont pas les moyens en termes d’études de concevoir leur propre gamme de se regrouper avec d’autres fabricants afin de mutualiser la conception et une partie des évaluations. Pour que notre AMI puisse vraiment enclencher le transfert des technologies, il faut qu’il y ait au moins une dizaine de menuisiers intéressés. Plus ils seront nombreux, meilleure sera la rentabilité économique du transfert de technologie.

Nous devons aussi intéresser les fabricants de mastics et d’éventuels atelier de collage en leur démontrant que le marché est suffisamment important pour qu’ils se lancent dans la procédure de certification de leurs produits et compétences sur support bois auprès du Syndicat français des joints et façades (SFJF).

Est-ce que les menuisiers qui répondent à l’appel à manifestation d’intérêt seront amenés à changer leurs outils de production ?

Pas forcément. Globalement, avec leurs outils actuels, ils pourront réaliser des profilés plus fins et faire appel à un prestataire extérieur pour la partie collage. En revanche, s’ils veulent intégrer la technologie de collage chez eux, il faudra qu’ils investissent dans le matériel qui permet d’extruder le mastic.

Le concept LumiVec sera présenté par FCBA sur le stand Menuiseries 21/Irabois (1-F104) au salon Équipbaie. 

©FCBA