FCBA est en train de mettre en place une série d’actions visant à fédérer un réseau de prescripteurs autour des certifications volontaires délivrées dans le domaine du bois construction. Nathalie Bergeret, responsable adjointe de l’unité Certification Pôle bois construction, nous explique les modalités et les objectifs de cette démarche.
Lorsqu’on parle des certifications bois construction, on pense d’abord aux composants et systèmes bois. Quels autres produits ou services ont fait l’objet de certifications délivrées par FCBA dans ce domaine ?
Nathalie Bergeret : FCBA délivre des certifications volontaires depuis 70 ans, à commencer par CTB-A+ dans le domaine du traitement curatif des bois en œuvre ou NF CTB-X pour les panneaux de contreplaqué. Nous voulons mettre en avant toutes les 19 certifications volontaires CTB, NF et Acerbois délivrées au Pôle construction, partant des composants d’ossature, des panneaux, des produits et services du domaine de la préservation/finition jusqu’à la menuiserie. Nous expliquons la différence entre le marquage CE pour les produits soumis au Règlement des produits de construction (RPC) qui est du domaine réglementaire et ces certifications où il s’agit d’une démarche volontaire d’un industriel en vue de valoriser la qualité de conception, la performance d’un produit ou d’un service. On va retrouver la marque CTB dans le secteur de la structure, des panneaux et en préservation, la certification NF est délivrée plutôt sur les produits de la menuiserie. Quant à Acerbois, il s’agit d’une marque de certification qui atteste la qualité des bois lamellés-collés.
Pour faire connaître cette nouvelle démarche, vous avez organisé une soirée en marge du congrès Woodrise avec, comme invités, architectes, représentants de bureaux d’études, économistes de la construction, promoteurs immobiliers et assureurs. Sont-ils tous concernés par cette action ?
N. B. : Oui. La cible, c’est la prescription au sens large, tout professionnel qui va être en mesure de prescrire un produit certifié dans un cahier des charges, que ce soit pour une maison individuelle, un immeuble, un bâtiment tertiaire… Nous avons agi par étapes ; pour développer le réseau, on s’appuie sur les structures existantes comme l’association AMO (ndlr : Architecture et maîtres d’ouvrage), les interprofessions Fibois qui sont de bons relais en région, l’Untec (ndlr : Union nationale des économistes de la construction)…
Le but est d’organiser des actions communes. Le bois a le vent en poupe grâce aux nouvelles réglementations, comme la RE 2020. En revanche, pour tous ces prescripteurs, les bénéfices de recommander un produit certifié restent flous. Certains peuvent également confondre les certifications de produits et les certifications de traçabilité comme PEFC, FSC ou Bois de France, et ne savent pas vraiment ce qu’il y a derrière une certification de produit. Comment FCBA évalue-t-il le produit ? Comment suit-il les industriels engagés dans ces démarches ? Qu’est-ce qu’on garantit à travers une certification ? Quelle est la plus-value lorsqu’on indique dans un cahier des charges une fenêtre certifiée « NF Fenêtre de bois » par rapport à une autre fenêtre non certifiée ? C’est tout ce travail d’explication que nous souhaitons développer à travers le réseau des prescripteurs.
Quels outils seront mis en place ?
N. B. : Ils sont de plusieurs niveaux. Les prescripteurs ont besoin qu’on leur « mâche » un peu le travail de préparation des appels d’offres. Nous avons commencé cette année avec des CCTP (ndlr : cahiers des clauses techniques particulières) sur toute la partie entretien/finition que l’on peut retrouver sur le site ctbfinitionbois.fr. Nous avons mis en place une fiche de liens utiles et noms permettant d’identifier rapidement les experts au sein de la certification en fonction des problèmes qu’ils ont à résoudre. L’étape suivante, c’est l’organisation d’interventions avec visites d’industries certifiées, de chantiers permettant d’expliquer comment on suit concrètement ces industriels. Il est important que les prescripteurs connaissent et comprennent l’ensemble de ce processus : audit, prélèvements et essais. C’est ce que l’on appelle les « Tours de France CTB ».
Prochaine date à retenir : le 16 mai 2024 avec la visite des établissements Maison Maugy dans l’Eure. Par ailleurs, dans le cadre de partenariats avec MAJ, Centre de formation continue pour les architectes, quatre webinaires sont prévus de janvier à mai 2024 sur différentes thématiques techniques et les certifications qui y sont dédiées. D’autres événements sont en préparation avec certaines Fibois régionales ou AMO, toujours dans l’objectif de faire connaître, d’expliquer et d’apporter de la visibilité à des marques de certification.
Propos recueillis par Anna Ader
Cet article est extrait du magazine WoodSurfer 134 disponible sur Calameo.